Briançon
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 Le vieux livre d'Hardryan

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Hardryan

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MessageSujet: Le vieux livre d'Hardryan   Le vieux livre d'Hardryan EmptyJeu 17 Mai - 5:46

Sur une table tout juste située à proximité d'un divan, se trouve un grand livre usé par le temps...
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Hardryan

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MessageSujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan   Le vieux livre d'Hardryan EmptyJeu 17 Mai - 5:49

Citation :
Les Loups de Hurle-la-Nuit

À la brunante un loup trottait,
Vers sa tanière il s’en allait,
Quand soudain il vit une jolie proie,
Belle biche qui lui causa émois.

«Toi ma jolie tu es à moi...
Un régal tu seras j’en ai bien foi.»
Alors, son approche il amorça,
Patte de velours bien qu’il soit gras.

Ainsi Loup-Gras pour la piéger,
Avait imaginé des simagrées.
Celles-ci semblaient fort bien marcher,
À un point tel qu’elle fut charmée.

Partie gagnée? Non pas de suite,
Autres rencontres qui furent fortuites.
Trois autres loups bien mal léchés,
À la lisière, firent leur entrée.

Loup-Pâle, Loup-Noir et Loup-Poilu,
Vinrent observer, la danse rusée,
De Loup-Gras qui rien n’eut vu,
De leur présence inopinée.

Belle biche, alerte, par contre les vit,
Point de scandale, jamais ne fit,
Laissant rôder, bien amusée,
Les loups jaloux, tous affamés.

Tandis que Loup-Gras levait une patte,
À l’attention de Biche pour qu’il l’épate,
Les autres loups faisaient de même,
Copiant sa danse sans un problème.

Nombre culbultes Loup-Gras tenta,
Avant de voir qu’on l’imita.
Pas vraiment vrai cela était,
Car ses mouvements ils parfairaient.

«Me couperai-je l’oreille
Ils feraient pareil?»
Se demanda Loup-Gras,
Certes un peu las.

Loup-Gras se mit alors à observer;
Les autres loups de même firent,
Plus aucun geste ne fut posé,
Long hurlement, Loup-Gras soupire.

Plainte à la Lune fut imitée,
Les autres loups hurlèrent aussi.
Pendant ce temps la Biche s’ennuie,
Alors Loup-Gras cesse de crier.

Cacophonie sous la Lune pleine,
Belle biche en a plein les oreilles.
Patience à bout, elle est en peine,
En a assez de chants pareils.

Pour elle l’heure vient donc de sonner,
Celle du départ, du bal « loupé ».
Sans que les loups ne même la voient,
Sauf le Loup-Gras qui ne hurle pas.

Il la suivit sur son chemin,
Pattes de velours bien qu’il soit gras,
Juste au détour il serait là,
Loup-Gras vilain, rusé, coquin.

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MessageSujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan   Le vieux livre d'Hardryan EmptyMer 30 Mai - 19:51

Citation :
La Bergère de Hurle-la-Nuit

Dans un petit village naguère,
Vivait une belle Bergère.
Élevage de moutons était sa passion,
Elle travaillait plus que de raison.

Tous ses moutons elle les aimait,
Mais des préférés elle dorlotait.
Seulement trois elle en avait
Elle les soignait comme des agnelets.

Eau très fraîche et herbes grasses
Étaient au menu pour ces chanceux.
Trois fois par jour festins goûteux,
Chaque jour moutons prenaient en masse.

Parfois un loup rôdait par là.
Sur la colline il aimait bien
À regarder bien qu'il ait faim,
Mais très prudent était Loup-Gras.

Car des bergers aussi il y avait,
Avec leurs fourches ils menaçaient,
Percer sa peau auraient aimé,
Ç'aurait été très beau trophée.

En toute quiétude moutons paissaient.
Et d'herbe grasse se repaissaient
De même que des caresses de notre fière
Superbe, douée et coquette Bergère.

Puis, un beau jour vint bien le temps
De mener les moutons en cet endroit
Dont les moutons parlaient parfois
Bien qu'aucun d'eux ne le connût vraiment.

En ce matin Bergère les mena donc,
À cet endroit du tout quelconque.
Entre quatre murs il se trouvait
Et nos trois moutons d'un coup hésitaient.

«Moutons entrez, ne craigniez rien!
Herbes bien grasses votre festin...
Là-dedans! Allez! Entrez je vous le dis!
Faites-moi confiance, mes bons amis.»


«Bèhèhèhè. J'ai faim j'y vais.»
Dit le plus gros des trois dadais.
Les autres suivirent comme de raison,
Sinon ne seraient pas «moutons».

De sa colline Loup-Gras guettait.
Un bon dîner là il perdait.
Ces quatre murs il connaissait,
Aucun mouton n'en ressortait.

La belle Bergère par contre quitta.
Puis, sa capuche elle remonta.
Faite de laine rouge, couleur vermeille
Comme ses douces lèvres, sublimes merveilles.

«Toi ma jolie tu es à moi...
Un régal tu seras j’en ai bien foi.»
Pensa Loup-Gras voyant Bergère
Qui s'en allait chez sa grand-mère.

Il la suivit sur son chemin,
Pattes de velours bien qu’il soit gras,
Juste au détour il serait là,
Loup-Gras vilain, rusé, coquin.

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MessageSujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan   Le vieux livre d'Hardryan EmptyMer 30 Mai - 19:55

Citation :
Bergère et Loup-Gras de Hurle-la-Nuit

Juste à la fin de la clairière,
L’orée des bois se dressait fière.
À travers arbres il serpentait,
Ce chemin que Bergère empruntait.

«Toi ma jolie tu es à moi...
Un régal tu seras j’en ai bien foi.»
Se dit Loup-Gras dans son buisson,
En l’observant, grand polisson.

Sous son museau la Belle passa,
Il attendit de dos qu’elle soit,
Pour la surprendre, mais se fit prendre,
Loup-Pâle revint pour la pourfendre.

Bergère point bête joua le jeu.
De « Chat Potté » devinrent ses yeux.
Devant yeux de Biche, Loup-Pâle pantois,
Et le Chasseur en profita.

Trois coups de pics dans le derrière,
Suffirent ainsi à le défaire.
Loup-Pâle couinant fit galipettes,
Avant de prendre poudre d’escampette.

Ainsi, Chasseur raccompagna Bergère,
Non loin de là, chez sa grand-mère.
La Belle, de douces paroles le remercia,
Il n’obtint rien de plus que cela.

Comme Loup-Pâle Chasseur donc prit,
La Route des Cœurs Aigris,
Et de son côté Loup-Gras toujours,
Attendait que Bergère ne sorte de sa tour.

Patience à bout, bout du rouleau,
Quand la porte s’ouvre à nouveau.
Bergère ressort les bras chargés,
De pots de miel à déguster.

Bave coulante, Loup-Gras n’a d’yeux,
Que pour le miel si délicieux,
Et le grand Ours il ne voit pas,
Arriver dans la danse, tel Roy des Bois.

D’un coup de patte fait virevolter,
Loup-Gras ne peut rivaliser.
Duel d’honneur il proposa,
Mais bien sûr l’Ours s’en moqua.

Loup-Gras penaud prit donc aussi,
Route des Cœurs Aigris,
Et se rendit à la rivière,
Pour y lécher son pelage fier.

Grande déception pèse sur son cœur,
En mille miettes il s’affaisse,
Ne percevant pas cette odeur,
Mélange de miel, arôme de fraises.

Bergère est là qui le regarde,
Lui offre miel, fraises et bien plus.
Avec la Belle Loup-Gras partage,
Délices qu’il croyait perdus.

Soleil se couche, Lune se lève,
Étoiles arrivent, se mêlent au rêve.
Puis douze coups les font vibrer,
Heure de rentrer en maisonnée.

Il la suivit sur son chemin,
Pattes de velours bien qu’il soit gras,
À ses côtés il serait là,
Loup-Gras vilain, rusé, coquin.

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MessageSujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan   Le vieux livre d'Hardryan EmptyLun 13 Aoû - 1:28

Citation :
Coup d'oeil rapide au ciel

L'obscurité se pointe
Le ciel perd de sa teinte
La lune soudain jaillit
Près d'elle une étoile
Elles éclairent le voile
De la trop sombre nuit
C'est une étoile scintillante
Une étoile envoûtante
L'étoile du berger
Plus brillante que toutes les autres
Impossible de ne pas la regarder
Tous tombent sous son charme
Quelques-uns versent des larmes
Elle est la beauté incarnée
Vénus, déesse romaine
Déesse, comme toi Alwen
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MessageSujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan   Le vieux livre d'Hardryan EmptyLun 13 Aoû - 3:34

Citation :
Journée sur le rempart

Assis sur le bord d'un rempart, Hard regarde les champs au loin, voit des bergers, et pense à toi...

Percée de ciel bleu dans un couvert tout gris
La beauté de tes yeux à ce point m'éblouit
Que je n'ose même pas dire, que je ne peux parler
Ni même exprimer le fond de mes pensées

Comment te faire comprendre que m'habite une souffrance
Alors que ton coeur tendre est blessé des silences
De cette ineptie, ce paradoxe étrange
Qui s'il se poursuit me mènera à démence

La rivière de la vie coule si fort dans mon corps
La seule de mes envies est de te voir encore
Cueillir cette rose, qui fleurit à tes pieds
T'offrir un pétale et puis mon coeur entier

Des portes de ce jardin toi seule en a la clé
Et peut-être qu’un matin tu m’y laisseras entrer
Je garde cet espoir, en regardant le ciel
Qu’à nouveau je goûterai à ce rayon de miel

Qu’à nouveau je goûterai à ce rayon de miel...
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MessageSujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan   Le vieux livre d'Hardryan EmptyLun 13 Aoû - 3:39

Citation :
Hard, toujours assis sur le bord d'un rempart, toujours à regarder les champs, toujours à penser à toi...

Reflets cuivrés ondulent sous une vague de vent
Marée de cheveux longs qui me plaisent tellement
Les caresser voudrais-je, sans devoir me retenir
Sans que cela n’paraisse pour n’pas te faire rougir

Amour secret grandit sous un feuillage vert
Solide il pousse nourri de la meilleure des terres
Et je vis dans l’attente, qu’un jour prochain je puis
En apprécier l'essence, en récolter les fruits

Toujours je rêverai ton visage, ton corps
Ensorcelé je suis tu m’as jeté un sort
Depuis que j’ai goûté, à un doigt de délices
Je n’peux que t’espérer c’en est un vrai supplice

À tes oreilles les vents mèneront un doux chant
C’est celui de mon cœur qui se veut bien aimant
Et dans cette douce brise, ce léger tourbillon
J’espère que te toucheront les mots de la passion

J’espère que te toucheront les mots de la passion…
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MessageSujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan   Le vieux livre d'Hardryan EmptyLun 13 Aoû - 3:39

Citation :
Hard, encore et toujours assis sur le bord d'un rempart, encore et toujours à regarder les champs, encore et toujours à penser à toi…

Effluves de passion caressant monts et vaux
Parfum de floraison douce odeur de ta peau
Impossible d’oublier, ce court moment passé
Dans ce lieu de pensées d’où l’on m’a arraché

Là-haut nuages gris voilent soudain le bleu
Remords et puis soucis veulent noyer le feu
Que je cache dans ma main, à l’abri des torrents
Des larmes, du désespoir, briseurs de cœur d’amant

Au loin se font entendre les échos du tonnerre
Assourdissants résonnent entre ciel et terre
Quand soudain une pluie, fraîcheur de la vie
Vient balayer soucis comme rivière charrie

Rayons de soleil percent muraille grise à nouveau
Aux gouttelettes se mêlent évaporant le faux
Chaleur reprend sa place, chasse mélancolie
Je vois couleurs pastel à nouveau je souris

Je vois couleurs pastel à nouveau je souris…
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MessageSujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan   Le vieux livre d'Hardryan EmptyLun 13 Aoû - 3:40

Citation :
Hard, encore et encore et toujours assis sur le bord d'un rempart, à regarder les champs, à penser à toi...

Soleil au loin décline, lumière doucement faiblit
Froideur veut prendre place mais mon coeur le nie
Comment tourner le dos, dire non à cette passion
Qui peut-être un peu trop m'a fait perdre raison

Sentier de l'éternel se dresse droit dans le ciel
J'avance nul choix que de prendre ce chemin
Car je ne peux lutter, impasse du destin
Mais jamais n'oublierai beauté de tes prunelles

Fin d'un doux rêve, d'un songe qui n'avait de mensonge
Que l'espoir qu'il soit vrai tout comme les rêves de paix
Dernier soupir s’envole, comme une page tournée
Mais un écho résonne j’entends ton coeur chanter

Tapis de roses s’étale et caresse nos pieds
Des portes de ton jardin tu m’as donné la clé
Et ce rayon de miel, que j’ai tant espéré
Pour toujours je goûterai comme un premier baiser

Pour toujours je goûterai comme un premier baiser...


De son rempart Hardryan t'aperçoit qui marche sur le chemin et qui vient le trouver. Souriant, il se lève et va à ta rencontre alors que le soleil se couche...
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MessageSujet: «L'arbre à saucisses»   Le vieux livre d'Hardryan EmptyLun 13 Aoû - 3:41

Citation :
«L'arbre à saucisses» par Hardryan

************************************
PROLOGUE

Vous êtes un voyageur ou une voyageuse sur les routes depuis longtemps, vous rentrez chez un de vos parents après plusieurs mois d'absence. Vous êtes épuisé, affamé. Vous apercevez au loin une vieille bicoque délabrée, cachée sous quelques châtaigniers. De la fumée sort de la cheminée et un délicieux fumet titille vos narines. Vous vous empressez d'aller frapper à la porte pour demander gîte et nourriture pour la nuitée. Une vieille dame vous ouvre, elle ne semble même pas surprise de vous voir. Elle vous invite à sa table et, pendant que vous dégustez le délicieux morceau de viande qu'elle vous a servi, elle vous raconte une vieille histoire de la région...

************************************
Citation :
Il y a de cela très longtemps, dans un village du Briançonnais, vivait un éleveur de cochons. Pour lui, la vie avait toujours été facile jusque-là, ses cochons étaient bien gras et jamais le « maïs » ne manquait. Ses affaires prospéraient et il prit rapidement femme. Celle-ci lui donna un beau garçon qui devint rapidement aussi joufflu que les cochons du bon Ilodore, tel était le nom de cet éleveur de porcs. Ilodore, au fil des années, avait développé un commerce important avec plusieurs villages et ses cochons étaient reconnus comme étant les plus gras et les plus juteux de toute la région.

Les choses allaient si bien pour Ilodore qu'il croyait que rien ne pourrait entraver la réussite de son commerce. Il n'avait cependant pas prévu la grave crise qui toucha toute la région briançonnaise en l'an de grâce 1390. Cette année-là, une maladie inconnue frappa un à un tous les élevages de la région. Le bon Ilodore avait bien cru pouvoir s'en sortir, gras et forts comme étaient ses cochons, mais il ne fut pas épargné. Ses cochons fondirent à vue d'oeil, la maladie ne tuant point toutes les bêtes, mais les laissant dans un état de maigreur extrême, voire squelettique. Notre pauvre éleveur, bien que ses affaires prospéraient, avait tout de même quelques soucis d'argent comme tout le monde et sa réputation en prenait tout de même un coup chez ses clients habituels qui n'hésitèrent pas à se tourner vers des éleveurs des comtés voisins. Les semaines passaient et les cochons n'allaient pas mieux. Son fils et sa femme lui coûtant assez cher en cochonnailles et en victuailles, ce qui par ailleurs paraissait sur leurs tours de taille, le pauvre Ilodore était de plus en plus désespéré, sa calvitie en pâtissant.

Rien à faire. Ilodore avait eu beau faire dire plusieurs messes, allumer des lampions, prier tous les soirs, cela n'avait pas fonctionné. Le curé lui dit d'être patient, que tout allait rentrer dans l'ordre, que c'était la volonté divine et que le Très-Haut avait sûrement un dessein derrière tout ça. Quelques jours passèrent encore, puis Ilodore en eut assez. Il se rendit chez une vieille femme qui habitait non loin sur la route d'Embrun, elle était la seule dont les cochons avaient été épargnés. La vieille n'en possédait pas plusieurs, d'ordinaire elle n'en avait qu'un ou deux en permanence, mais ses cochons à elle avaient toujours été bien gras. Il se rendit à sa demeure et lui expliqua la situation en ces mots:


- Ma bonne vieille, mes cochons et tous ceux de la région ont du mal et je vois que les tiens sont en pleine forme. J'ai tout essayé, rien ne fonctionne, je perds mes clients, dis-moi ton secret pour avoir des cochons bien gras comme les tiens. demanda-t-il en suppliant.
- Mon secret? J'ai point de secret. Je les nourris bien c'est tout.
- Bien les nourrir? Mais c'est ce que je fais, je leur donne le meilleur maïs qui soit, je les fais même manger à la petite cuillère! dit-il.
- Du maïs... Pas suffisant... dit la vieille de façon distraite.
- Pas suffisant?
- Non point.
- Aller bonne vieille dis-moi ton secret et je te donne tout ce que tu veux en échange.
- Tout ce que je veux... dit-elle en le regardant droit dans les yeux.
L'homme ravala sa salive alors qu'elle le toisait.

- Je veux ta parole que tu feras tout ce que je te dirai de faire à propos de tes cochons. Ilodore ne dit rien. Ai-je ta parole?
- Oui. Oui, tu as ma parole. dit-il tout bas.
- Dans ce cas c'est d'accord.

Elle sortit un couteau de sa manche et avant qu'il n'ait eu le temps de réagir lui entailla la paume de la main, une coulée de sang demeurant sur la lame. Puis, elle sortit à l'extérieur de la chaumière, amenant avec elle son couteau toujours souillé de sang et alla au pied d'un vieux châtaignier. Elle y entonna une mélopée en une langue que notre éleveur ne connaissait pas. Cela ne dura pas très longtemps, et une fois que ce fut fait, elle fit gicler le sang sur le tronc puis tendit le bras en l'air. Le pauvre Ilodore qui l'avait suivie ne comprenait rien. Enfin, la vieille ouvrit la main et une châtaigne tomba droit dedans. La vieille qui avait gardé les yeux fermés depuis qu'elle était arrivée près de l'arbre les rouvrit alors et tendit le fruit à Ilodore.

- Cette châtaigne tu la mettras en terre pendant la nuit, à la prochaine pleine lune. Puis, tu te coucheras et le lendemain au matin tu trouveras un grand châtaignier à l'endroit où tu l'auras plantée.
- Mais co...
- Tut! Ne sais-tu pas que les cochons raffolent des châtaignes? Tu nourriras tes cochons avec le maïs, mais tu y ajouteras les châtaignes de cet arbre et ils redeviendront gras, crois-moi.
- C'est tout ce que j'ai à faire! dit-il excité.
- Il y a une chose que tu ne dois pas faire... Toi et tous ceux de ton sang de même que ta femme ne doivent manger de ces châtaignes!! Est-ce clair?
- Oui mais...
- Si tu ne suis pas mes instructions, notre marché tu n'auras pas respecté. Souviens-toi, tu m'as donné ta parole que tu ferais tout ce que je te dirais de faire à propos de tes cochons.
- Bien. Je ferai ce que tu dis. La vieille se mit à ricaner.
- Rentre chez toi maintenant et n'oublie pas notre marché. dit la vieille alors qu'une petite fille aux yeux de couleurs différentes vint se blottir à ses côtés.

Ilodore rentra chez lui, tâchant de se rappeler ce que la vielle lui avait dit. Au soir de pleine lune suivant, il planta la châtaigne comme la vieille lui avait dit de faire et, le lendemain matin, un grand châtaignier avait poussé. Ilodore n'en croyait pas ses yeux, la vieille avait dit vrai. Il nourrit alors ses cochons avec les châtaignes que l'arbre lui fournissait, les ramassant toutes aussitôt qu'elles tombaient. Ce ne fut pas long que ses cochons devinrent à nouveau bien gras et qu'il put reprendre ses affaires.

Cela allait si bien qu'un jour, il dû s'absenter pour conclure un gros contrat avec un marchand qui habitait à quelques jours de marche. Avant de partir, il avait cependant omis de dire à sa femme de ne pas manger des châtaignes du grand arbre. Deux jours passèrent quand une missive écrite de la main d'Ilodore parvint à sa femme, lui demandant de préparer un souper où plusieurs convives étaient invitées. Folle de joie d'apprendre que les affaires de son époux reprenaient, la femme ordonna à un serviteur de saigner deux cochons le lendemain matin en prévision du retour de son mari et du festin qu'ils donneraient. Puis, elle dit à une cuisinière de lui préparer à elle et à son fils des châtaignes pour le dîner, car elle en avait vu qui s'amassaient sous le pied du grand châtaignier. Elle lui dit également que le lendemain matin elle et son fils partiraient très tôt, car elle comptait aller acheter une robe et de nouveaux habits pour ce dernier. La cuisinière obéit, prépara les châtaignes et les donna à sa maîtresse et à son fils pour le repas du soir.

Le lendemain matin, le serviteur eut la surprise de trouver deux gros et gras cochons dans la maison et se demanda comment ils avaient fait pour entrer. Ne trouvant pas sa maîtresse, il pensa qu'elle et son fils étaient déjà partis faire leurs achats et décida d'aller tout de suite faire la sale besogne d'abattre deux cochons. Les cochons qu'il avait trouvés dans la maison étaient les deux plus gras et il se fit un plaisir de leur faire payer leur incursion. Le soir même, Ilodore rentra à la maison avec ses convives. On lui apprit que sa femme et son fils n'étaient toujours pas rentrés depuis le matin. Ilodore se dit qu'ils devaient avoir décidé de passer du temps chez une amie de sa femme avant de revenir pour le festin. Il n'était pas question d'annuler le repas sous prétexte que sa femme serait peut-être en retard, les affaires avant tout. Le dîner commença, on servit les entrées, la soupe, puis le plat de résistance, un savoureux plat de porc et de saucisses...

Ilodore ne revit jamais sa femme et son fils. Il tomba malade quelque temps plus tard et mourut alors que tous les élevages de cochons de la région s'étaient redressés de la crise qui les avait frappés.

************************************
ÉPILOGUE

La vieille dame arrête son histoire là et quand vous levez le regard de votre assiette pour lui demander qu'est-ce que c'est que cette viande au si bon goût, vous vous apercevez qu'elle n'a pas les deux yeux de la même couleur... Un sourire étrange se dessine sur son visage et elle vous répond: Du porc! Twisted Evil

FIN
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MessageSujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan   Le vieux livre d'Hardryan EmptySam 6 Oct - 14:27

Alwen et Hardryan a écrit:
C'est comme un frisson sur ma peau
C'est comme un rêve bien trop beau
Comme une douleur qui s'efface
Un baiser dont je garde la trace


C’est comme la fin d’un long sommeil
C’est comme de te voir au réveil
Comme une chaleur qui m’enlace
Une caresse pleine d'audace

C'est comme réapprendre à aimer
C'est comme sourire et puis pleurer
Comme un tout nouveau sentiment
Qui nous envahit doucement


C’est comme à nouveau respirer
C’est comme s’offrir et se donner
Comme de se sentir bien vivant
Un amour vrai, intense, puissant

Alwen et Hardryan a écrit:
C'est comme un frisson sur ma peau
C’est comme la fin d’un long sommeil
C'est comme un rêve bien trop beau
C’est comme de te voir au réveil

C'est comme réapprendre à aimer
C’est comme à nouveau respirer
C'est comme sourire et puis pleurer
C’est comme s’offrir et se donner

Comme une douleur qui s'efface
Comme une chaleur qui m’enlace
Comme un tout nouveau sentiment
Comme de se sentir bien vivant

Un baiser dont je garde la trace
Une caresse pleine d’audace
Un amour vrai, intense, puissant
Qui nous envahit doucement
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MessageSujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan   Le vieux livre d'Hardryan EmptyLun 19 Oct - 8:58

Citation :
Adieu de Hurle-la-Nuit

Trois quatre hivers dans la tanière
Coule la vie comme la rivière
Trois quatre automnes et des printemps
L'été est beau mais n'dure qu'un temps

Dans sa chaumière la belle Bergère
Entre deux toux flatte son toutou
Fait fi des maux et des commères
Sourit à tout même à son Loup

Mais le mal ronge se fait cloporte
Si bien qu'elle songe et ferme sa porte
Ne veut répondre à tous les chocs
Mais le tic tac finit en toc

Sur le dos tombe Bergère
Sur le cul tombe Loup-Gras
N'avait pas vu venir c'coup là
Sans prévenir passe à trépas

Dans le dénis plonge le nid
Dans le démon plonge le non
Par tous les Saints qui lui a pris
Celle qui était toute sa vie

Hurle à la mort hurle à la nuit
Dans tout le corps le mal sévit
Temps en suspend, idée de corde
Coeur et esprit sont en discorde

Tombe la pluie tombent les cordes
Chagrin déferle comme des hordes
Ravage tout ravage Loup
Ravage tout ravage Nous

Déluge achève, le ciel à sec
Déprime se lève, le coeur à sac
Prend fin le rêve à deux, avec.
Ainsi se joue le dernier acte.

Dernier repos, là on la porte
Souffle la brise, le vent l'emporte
Douceur de fraise, douceur de miel
Brillera divine dans le soleil

Il la suivit sur son chemin,
Pattes de velours bien qu’il soit gras,
Dans sa mémoire elle serait là,
Sur son souvenir veillerait Loup-Gras.

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MessageSujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan   Le vieux livre d'Hardryan EmptyJeu 26 Nov - 0:59

Citation :

Sous le soleil dans le verger de Montélimar
Un ver et son fils
Avaient jugé le moment propice
Pour prendre le temps de parler et s'asseoir

Le fils qui devait se marier
Quelque part vers la fin de la mi-mai
N'en était plus si sûr
Car il avait rencontré un noyau dur

- Papa avec Germaine il y a un pépin.
- Un pépin? Mais de quoi est-ce que tu causes?
Le mariage est fin près, j'ai revu toutes les clauses!
Tout est organisé il aura lieu sur la grappe de raisins.


- Je sais papa, mais là où ça se corse
C'est qu'elle préfère l'écorce
De ce pommier là-bas
Tandis que je préfère celui-là.


- Oui, et alors?
Une fois mariés le chef ce sera toi.
Ta femme, c'est l'accord,
Elle te suivra, elle le doit.


- Je sais, je lui ai dit
Mais de mes paroles elle fait fi!
Elle menace même,
Et c'est aussi tout le problème,
Que si je ne cède pas
De ne pas me laisser dormir sur la feuille,
De me laisser tout nu sur le seuil*
Et ça même par nuit de grand froid!


- Oh papa, je ne veux pas comme toi avec mère
Être jeté de la pomme,
Pour en somme,
Devenir un ver adule terre!


Le père ver se mit alors à grommeler
Des leçons de cela il en avait tirées
S'il en était arrivé là après tout
C'est entre autres parce qu'il avait été mou!

- Mon fils, tiens ton bout.
- Mais...
- Pas de mais!
Tiens ton bout!


- Fais ton trou! Soit un homme!
Sinon de nuit comme de jour
Pour demain et pour toujours
Tu t'en prendras plein la pomme!



* (d'où l'expression nu comme un ver)
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Hardryan

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MessageSujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan   Le vieux livre d'Hardryan EmptyMar 5 Jan - 3:55

Citation :




Bergère

Vous que j'aimai sous les grands houx,
Aux soirs de bohème champêtre,
Bergère, à la mode champêtre,
De ces soirs vous souvenez-vous ?
Vous étiez l'astre à ma fenêtre
Et l'étoile d'or dans les houx.

Aux soirs de bohème champêtre
Vous que j'aimai sous les grands houx,
Bergère, à la mode champêtre,
Où donc maintenant êtes-vous ?
- Vous êtes l'ombre à ma fenêtre
Et la tristesse dans les houx.


* Emile NELLIGAN (1879-1941)
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Hardryan

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MessageSujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan   Le vieux livre d'Hardryan EmptyLun 11 Jan - 8:09

Citation :
Loup-Gras - La grande rivière

Août août pleure le loup
À mort à mort perdre la vie
Sans celle qu'il aime l'esprit est fou
Sans celle qu'il aime n'a plus d'envie

Quitte la chaumière quitte sa tanière
De toute façon plus rien à faire
Là-bas n'est plus et Nous non plus
Derrière il est, l'amour fut

L'amour fut, l'amour fuit
Ses larmes ne cessent, il est un puit
Mais que puit-il, morose emprise
Il ne peut rien sauf lâcher prise

Tomber tomber tomber tomber
Tomber tomber tomber tomber
Plus bas que ça le bas n'est pas
Seulement Loup-Gras et son coeur las

BOUM
BOUM
BOUM
BOUM

Chute après chute après rechute
Loup-Gras se bute, mais est buté
Son coeur veut, son coeur lutte
Et de la tombe sort le nez

BOUM
BOUM
BOUM
BOUM

Des mois d'errance pour se refaire
Des mois d'outrance pour redéfaire
Des mois de quête et d'émois
Des mois à chercher où est moi

Là, là, là et là
Un peu partout sont les morceaux
La chair reprend sur les os
À travers champs et bigorneaux

Sur le chemin de grande rivière
A reléché son pelage fier
Son acuité il retrouve
Sur l'autre rive il voit la louve

BOUM
BOUM
BOUM
BOUM !


Aouh! Aouh! hurle le loup
Amore! Amore! à nouveau fou
Nouvelle lune nouvelle envie
Nouvelle vie qui s'offre à lui


Le vieux livre d'Hardryan Loupbleu0
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