| | Le vieux livre d'Hardryan | |
| | Auteur | Message |
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Hardryan
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| Sujet: Le vieux livre d'Hardryan Jeu 17 Mai - 5:46 | |
| Sur une table tout juste située à proximité d'un divan, se trouve un grand livre usé par le temps... | |
| | | Hardryan
Nombre de messages : 1394 Localisation : Là Date d'inscription : 01/05/2007
| Sujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan Jeu 17 Mai - 5:49 | |
| - Citation :
- Les Loups de Hurle-la-Nuit
À la brunante un loup trottait, Vers sa tanière il s’en allait, Quand soudain il vit une jolie proie, Belle biche qui lui causa émois.
«Toi ma jolie tu es à moi... Un régal tu seras j’en ai bien foi.» Alors, son approche il amorça, Patte de velours bien qu’il soit gras.
Ainsi Loup-Gras pour la piéger, Avait imaginé des simagrées. Celles-ci semblaient fort bien marcher, À un point tel qu’elle fut charmée.
Partie gagnée? Non pas de suite, Autres rencontres qui furent fortuites. Trois autres loups bien mal léchés, À la lisière, firent leur entrée.
Loup-Pâle, Loup-Noir et Loup-Poilu, Vinrent observer, la danse rusée, De Loup-Gras qui rien n’eut vu, De leur présence inopinée.
Belle biche, alerte, par contre les vit, Point de scandale, jamais ne fit, Laissant rôder, bien amusée, Les loups jaloux, tous affamés.
Tandis que Loup-Gras levait une patte, À l’attention de Biche pour qu’il l’épate, Les autres loups faisaient de même, Copiant sa danse sans un problème.
Nombre culbultes Loup-Gras tenta, Avant de voir qu’on l’imita. Pas vraiment vrai cela était, Car ses mouvements ils parfairaient.
«Me couperai-je l’oreille Ils feraient pareil?» Se demanda Loup-Gras, Certes un peu las.
Loup-Gras se mit alors à observer; Les autres loups de même firent, Plus aucun geste ne fut posé, Long hurlement, Loup-Gras soupire.
Plainte à la Lune fut imitée, Les autres loups hurlèrent aussi. Pendant ce temps la Biche s’ennuie, Alors Loup-Gras cesse de crier.
Cacophonie sous la Lune pleine, Belle biche en a plein les oreilles. Patience à bout, elle est en peine, En a assez de chants pareils.
Pour elle l’heure vient donc de sonner, Celle du départ, du bal « loupé ». Sans que les loups ne même la voient, Sauf le Loup-Gras qui ne hurle pas.
Il la suivit sur son chemin, Pattes de velours bien qu’il soit gras, Juste au détour il serait là, Loup-Gras vilain, rusé, coquin.
Dernière édition par Hardryan le Lun 11 Jan - 7:22, édité 1 fois | |
| | | Hardryan
Nombre de messages : 1394 Localisation : Là Date d'inscription : 01/05/2007
| Sujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan Mer 30 Mai - 19:51 | |
| - Citation :
- La Bergère de Hurle-la-Nuit
Dans un petit village naguère, Vivait une belle Bergère. Élevage de moutons était sa passion, Elle travaillait plus que de raison.
Tous ses moutons elle les aimait, Mais des préférés elle dorlotait. Seulement trois elle en avait Elle les soignait comme des agnelets.
Eau très fraîche et herbes grasses Étaient au menu pour ces chanceux. Trois fois par jour festins goûteux, Chaque jour moutons prenaient en masse.
Parfois un loup rôdait par là. Sur la colline il aimait bien À regarder bien qu'il ait faim, Mais très prudent était Loup-Gras.
Car des bergers aussi il y avait, Avec leurs fourches ils menaçaient, Percer sa peau auraient aimé, Ç'aurait été très beau trophée.
En toute quiétude moutons paissaient. Et d'herbe grasse se repaissaient De même que des caresses de notre fière Superbe, douée et coquette Bergère.
Puis, un beau jour vint bien le temps De mener les moutons en cet endroit Dont les moutons parlaient parfois Bien qu'aucun d'eux ne le connût vraiment.
En ce matin Bergère les mena donc, À cet endroit du tout quelconque. Entre quatre murs il se trouvait Et nos trois moutons d'un coup hésitaient.
«Moutons entrez, ne craigniez rien! Herbes bien grasses votre festin... Là-dedans! Allez! Entrez je vous le dis! Faites-moi confiance, mes bons amis.»
«Bèhèhèhè. J'ai faim j'y vais.» Dit le plus gros des trois dadais. Les autres suivirent comme de raison, Sinon ne seraient pas «moutons».
De sa colline Loup-Gras guettait. Un bon dîner là il perdait. Ces quatre murs il connaissait, Aucun mouton n'en ressortait.
La belle Bergère par contre quitta. Puis, sa capuche elle remonta. Faite de laine rouge, couleur vermeille Comme ses douces lèvres, sublimes merveilles.
«Toi ma jolie tu es à moi... Un régal tu seras j’en ai bien foi.» Pensa Loup-Gras voyant Bergère Qui s'en allait chez sa grand-mère.
Il la suivit sur son chemin, Pattes de velours bien qu’il soit gras, Juste au détour il serait là, Loup-Gras vilain, rusé, coquin.
Dernière édition par Hardryan le Lun 11 Jan - 7:23, édité 2 fois | |
| | | Hardryan
Nombre de messages : 1394 Localisation : Là Date d'inscription : 01/05/2007
| Sujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan Mer 30 Mai - 19:55 | |
| - Citation :
- Bergère et Loup-Gras de Hurle-la-Nuit
Juste à la fin de la clairière, L’orée des bois se dressait fière. À travers arbres il serpentait, Ce chemin que Bergère empruntait.
«Toi ma jolie tu es à moi... Un régal tu seras j’en ai bien foi.» Se dit Loup-Gras dans son buisson, En l’observant, grand polisson.
Sous son museau la Belle passa, Il attendit de dos qu’elle soit, Pour la surprendre, mais se fit prendre, Loup-Pâle revint pour la pourfendre.
Bergère point bête joua le jeu. De « Chat Potté » devinrent ses yeux. Devant yeux de Biche, Loup-Pâle pantois, Et le Chasseur en profita.
Trois coups de pics dans le derrière, Suffirent ainsi à le défaire. Loup-Pâle couinant fit galipettes, Avant de prendre poudre d’escampette.
Ainsi, Chasseur raccompagna Bergère, Non loin de là, chez sa grand-mère. La Belle, de douces paroles le remercia, Il n’obtint rien de plus que cela.
Comme Loup-Pâle Chasseur donc prit, La Route des Cœurs Aigris, Et de son côté Loup-Gras toujours, Attendait que Bergère ne sorte de sa tour.
Patience à bout, bout du rouleau, Quand la porte s’ouvre à nouveau. Bergère ressort les bras chargés, De pots de miel à déguster.
Bave coulante, Loup-Gras n’a d’yeux, Que pour le miel si délicieux, Et le grand Ours il ne voit pas, Arriver dans la danse, tel Roy des Bois.
D’un coup de patte fait virevolter, Loup-Gras ne peut rivaliser. Duel d’honneur il proposa, Mais bien sûr l’Ours s’en moqua.
Loup-Gras penaud prit donc aussi, Route des Cœurs Aigris, Et se rendit à la rivière, Pour y lécher son pelage fier.
Grande déception pèse sur son cœur, En mille miettes il s’affaisse, Ne percevant pas cette odeur, Mélange de miel, arôme de fraises.
Bergère est là qui le regarde, Lui offre miel, fraises et bien plus. Avec la Belle Loup-Gras partage, Délices qu’il croyait perdus.
Soleil se couche, Lune se lève, Étoiles arrivent, se mêlent au rêve. Puis douze coups les font vibrer, Heure de rentrer en maisonnée.
Il la suivit sur son chemin, Pattes de velours bien qu’il soit gras, À ses côtés il serait là, Loup-Gras vilain, rusé, coquin.
Dernière édition par Hardryan le Lun 11 Jan - 7:23, édité 1 fois | |
| | | Hardryan
Nombre de messages : 1394 Localisation : Là Date d'inscription : 01/05/2007
| Sujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan Lun 13 Aoû - 1:28 | |
| - Citation :
- Coup d'oeil rapide au ciel
L'obscurité se pointe Le ciel perd de sa teinte La lune soudain jaillit Près d'elle une étoile Elles éclairent le voile De la trop sombre nuit C'est une étoile scintillante Une étoile envoûtante L'étoile du berger Plus brillante que toutes les autres Impossible de ne pas la regarder Tous tombent sous son charme Quelques-uns versent des larmes Elle est la beauté incarnée Vénus, déesse romaine Déesse, comme toi Alwen | |
| | | Hardryan
Nombre de messages : 1394 Localisation : Là Date d'inscription : 01/05/2007
| Sujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan Lun 13 Aoû - 3:34 | |
| - Citation :
- Journée sur le rempart
Assis sur le bord d'un rempart, Hard regarde les champs au loin, voit des bergers, et pense à toi...
Percée de ciel bleu dans un couvert tout gris La beauté de tes yeux à ce point m'éblouit Que je n'ose même pas dire, que je ne peux parler Ni même exprimer le fond de mes pensées
Comment te faire comprendre que m'habite une souffrance Alors que ton coeur tendre est blessé des silences De cette ineptie, ce paradoxe étrange Qui s'il se poursuit me mènera à démence
La rivière de la vie coule si fort dans mon corps La seule de mes envies est de te voir encore Cueillir cette rose, qui fleurit à tes pieds T'offrir un pétale et puis mon coeur entier
Des portes de ce jardin toi seule en a la clé Et peut-être qu’un matin tu m’y laisseras entrer Je garde cet espoir, en regardant le ciel Qu’à nouveau je goûterai à ce rayon de miel
Qu’à nouveau je goûterai à ce rayon de miel... | |
| | | Hardryan
Nombre de messages : 1394 Localisation : Là Date d'inscription : 01/05/2007
| Sujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan Lun 13 Aoû - 3:39 | |
| - Citation :
- Hard, toujours assis sur le bord d'un rempart, toujours à regarder les champs, toujours à penser à toi...
Reflets cuivrés ondulent sous une vague de vent Marée de cheveux longs qui me plaisent tellement Les caresser voudrais-je, sans devoir me retenir Sans que cela n’paraisse pour n’pas te faire rougir
Amour secret grandit sous un feuillage vert Solide il pousse nourri de la meilleure des terres Et je vis dans l’attente, qu’un jour prochain je puis En apprécier l'essence, en récolter les fruits
Toujours je rêverai ton visage, ton corps Ensorcelé je suis tu m’as jeté un sort Depuis que j’ai goûté, à un doigt de délices Je n’peux que t’espérer c’en est un vrai supplice
À tes oreilles les vents mèneront un doux chant C’est celui de mon cœur qui se veut bien aimant Et dans cette douce brise, ce léger tourbillon J’espère que te toucheront les mots de la passion
J’espère que te toucheront les mots de la passion… | |
| | | Hardryan
Nombre de messages : 1394 Localisation : Là Date d'inscription : 01/05/2007
| Sujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan Lun 13 Aoû - 3:39 | |
| - Citation :
- Hard, encore et toujours assis sur le bord d'un rempart, encore et toujours à regarder les champs, encore et toujours à penser à toi…
Effluves de passion caressant monts et vaux Parfum de floraison douce odeur de ta peau Impossible d’oublier, ce court moment passé Dans ce lieu de pensées d’où l’on m’a arraché
Là-haut nuages gris voilent soudain le bleu Remords et puis soucis veulent noyer le feu Que je cache dans ma main, à l’abri des torrents Des larmes, du désespoir, briseurs de cœur d’amant
Au loin se font entendre les échos du tonnerre Assourdissants résonnent entre ciel et terre Quand soudain une pluie, fraîcheur de la vie Vient balayer soucis comme rivière charrie
Rayons de soleil percent muraille grise à nouveau Aux gouttelettes se mêlent évaporant le faux Chaleur reprend sa place, chasse mélancolie Je vois couleurs pastel à nouveau je souris
Je vois couleurs pastel à nouveau je souris… | |
| | | Hardryan
Nombre de messages : 1394 Localisation : Là Date d'inscription : 01/05/2007
| Sujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan Lun 13 Aoû - 3:40 | |
| - Citation :
- Hard, encore et encore et toujours assis sur le bord d'un rempart, à regarder les champs, à penser à toi...
Soleil au loin décline, lumière doucement faiblit Froideur veut prendre place mais mon coeur le nie Comment tourner le dos, dire non à cette passion Qui peut-être un peu trop m'a fait perdre raison
Sentier de l'éternel se dresse droit dans le ciel J'avance nul choix que de prendre ce chemin Car je ne peux lutter, impasse du destin Mais jamais n'oublierai beauté de tes prunelles
Fin d'un doux rêve, d'un songe qui n'avait de mensonge Que l'espoir qu'il soit vrai tout comme les rêves de paix Dernier soupir s’envole, comme une page tournée Mais un écho résonne j’entends ton coeur chanter
Tapis de roses s’étale et caresse nos pieds Des portes de ton jardin tu m’as donné la clé Et ce rayon de miel, que j’ai tant espéré Pour toujours je goûterai comme un premier baiser
Pour toujours je goûterai comme un premier baiser...
De son rempart Hardryan t'aperçoit qui marche sur le chemin et qui vient le trouver. Souriant, il se lève et va à ta rencontre alors que le soleil se couche... | |
| | | Hardryan
Nombre de messages : 1394 Localisation : Là Date d'inscription : 01/05/2007
| Sujet: «L'arbre à saucisses» Lun 13 Aoû - 3:41 | |
| - Citation :
- «L'arbre à saucisses» par Hardryan
************************************ PROLOGUE
Vous êtes un voyageur ou une voyageuse sur les routes depuis longtemps, vous rentrez chez un de vos parents après plusieurs mois d'absence. Vous êtes épuisé, affamé. Vous apercevez au loin une vieille bicoque délabrée, cachée sous quelques châtaigniers. De la fumée sort de la cheminée et un délicieux fumet titille vos narines. Vous vous empressez d'aller frapper à la porte pour demander gîte et nourriture pour la nuitée. Une vieille dame vous ouvre, elle ne semble même pas surprise de vous voir. Elle vous invite à sa table et, pendant que vous dégustez le délicieux morceau de viande qu'elle vous a servi, elle vous raconte une vieille histoire de la région...
************************************ - Citation :
- Il y a de cela très longtemps, dans un village du Briançonnais, vivait un éleveur de cochons. Pour lui, la vie avait toujours été facile jusque-là, ses cochons étaient bien gras et jamais le « maïs » ne manquait. Ses affaires prospéraient et il prit rapidement femme. Celle-ci lui donna un beau garçon qui devint rapidement aussi joufflu que les cochons du bon Ilodore, tel était le nom de cet éleveur de porcs. Ilodore, au fil des années, avait développé un commerce important avec plusieurs villages et ses cochons étaient reconnus comme étant les plus gras et les plus juteux de toute la région.
Les choses allaient si bien pour Ilodore qu'il croyait que rien ne pourrait entraver la réussite de son commerce. Il n'avait cependant pas prévu la grave crise qui toucha toute la région briançonnaise en l'an de grâce 1390. Cette année-là, une maladie inconnue frappa un à un tous les élevages de la région. Le bon Ilodore avait bien cru pouvoir s'en sortir, gras et forts comme étaient ses cochons, mais il ne fut pas épargné. Ses cochons fondirent à vue d'oeil, la maladie ne tuant point toutes les bêtes, mais les laissant dans un état de maigreur extrême, voire squelettique. Notre pauvre éleveur, bien que ses affaires prospéraient, avait tout de même quelques soucis d'argent comme tout le monde et sa réputation en prenait tout de même un coup chez ses clients habituels qui n'hésitèrent pas à se tourner vers des éleveurs des comtés voisins. Les semaines passaient et les cochons n'allaient pas mieux. Son fils et sa femme lui coûtant assez cher en cochonnailles et en victuailles, ce qui par ailleurs paraissait sur leurs tours de taille, le pauvre Ilodore était de plus en plus désespéré, sa calvitie en pâtissant.
Rien à faire. Ilodore avait eu beau faire dire plusieurs messes, allumer des lampions, prier tous les soirs, cela n'avait pas fonctionné. Le curé lui dit d'être patient, que tout allait rentrer dans l'ordre, que c'était la volonté divine et que le Très-Haut avait sûrement un dessein derrière tout ça. Quelques jours passèrent encore, puis Ilodore en eut assez. Il se rendit chez une vieille femme qui habitait non loin sur la route d'Embrun, elle était la seule dont les cochons avaient été épargnés. La vieille n'en possédait pas plusieurs, d'ordinaire elle n'en avait qu'un ou deux en permanence, mais ses cochons à elle avaient toujours été bien gras. Il se rendit à sa demeure et lui expliqua la situation en ces mots:
- Ma bonne vieille, mes cochons et tous ceux de la région ont du mal et je vois que les tiens sont en pleine forme. J'ai tout essayé, rien ne fonctionne, je perds mes clients, dis-moi ton secret pour avoir des cochons bien gras comme les tiens. demanda-t-il en suppliant. - Mon secret? J'ai point de secret. Je les nourris bien c'est tout. - Bien les nourrir? Mais c'est ce que je fais, je leur donne le meilleur maïs qui soit, je les fais même manger à la petite cuillère! dit-il. - Du maïs... Pas suffisant... dit la vieille de façon distraite. - Pas suffisant? - Non point. - Aller bonne vieille dis-moi ton secret et je te donne tout ce que tu veux en échange. - Tout ce que je veux... dit-elle en le regardant droit dans les yeux. L'homme ravala sa salive alors qu'elle le toisait. - Je veux ta parole que tu feras tout ce que je te dirai de faire à propos de tes cochons. Ilodore ne dit rien. Ai-je ta parole? - Oui. Oui, tu as ma parole. dit-il tout bas. - Dans ce cas c'est d'accord.
Elle sortit un couteau de sa manche et avant qu'il n'ait eu le temps de réagir lui entailla la paume de la main, une coulée de sang demeurant sur la lame. Puis, elle sortit à l'extérieur de la chaumière, amenant avec elle son couteau toujours souillé de sang et alla au pied d'un vieux châtaignier. Elle y entonna une mélopée en une langue que notre éleveur ne connaissait pas. Cela ne dura pas très longtemps, et une fois que ce fut fait, elle fit gicler le sang sur le tronc puis tendit le bras en l'air. Le pauvre Ilodore qui l'avait suivie ne comprenait rien. Enfin, la vieille ouvrit la main et une châtaigne tomba droit dedans. La vieille qui avait gardé les yeux fermés depuis qu'elle était arrivée près de l'arbre les rouvrit alors et tendit le fruit à Ilodore.
- Cette châtaigne tu la mettras en terre pendant la nuit, à la prochaine pleine lune. Puis, tu te coucheras et le lendemain au matin tu trouveras un grand châtaignier à l'endroit où tu l'auras plantée. - Mais co... - Tut! Ne sais-tu pas que les cochons raffolent des châtaignes? Tu nourriras tes cochons avec le maïs, mais tu y ajouteras les châtaignes de cet arbre et ils redeviendront gras, crois-moi. - C'est tout ce que j'ai à faire! dit-il excité. - Il y a une chose que tu ne dois pas faire... Toi et tous ceux de ton sang de même que ta femme ne doivent manger de ces châtaignes!! Est-ce clair? - Oui mais... - Si tu ne suis pas mes instructions, notre marché tu n'auras pas respecté. Souviens-toi, tu m'as donné ta parole que tu ferais tout ce que je te dirais de faire à propos de tes cochons. - Bien. Je ferai ce que tu dis. La vieille se mit à ricaner. - Rentre chez toi maintenant et n'oublie pas notre marché. dit la vieille alors qu'une petite fille aux yeux de couleurs différentes vint se blottir à ses côtés.
Ilodore rentra chez lui, tâchant de se rappeler ce que la vielle lui avait dit. Au soir de pleine lune suivant, il planta la châtaigne comme la vieille lui avait dit de faire et, le lendemain matin, un grand châtaignier avait poussé. Ilodore n'en croyait pas ses yeux, la vieille avait dit vrai. Il nourrit alors ses cochons avec les châtaignes que l'arbre lui fournissait, les ramassant toutes aussitôt qu'elles tombaient. Ce ne fut pas long que ses cochons devinrent à nouveau bien gras et qu'il put reprendre ses affaires.
Cela allait si bien qu'un jour, il dû s'absenter pour conclure un gros contrat avec un marchand qui habitait à quelques jours de marche. Avant de partir, il avait cependant omis de dire à sa femme de ne pas manger des châtaignes du grand arbre. Deux jours passèrent quand une missive écrite de la main d'Ilodore parvint à sa femme, lui demandant de préparer un souper où plusieurs convives étaient invitées. Folle de joie d'apprendre que les affaires de son époux reprenaient, la femme ordonna à un serviteur de saigner deux cochons le lendemain matin en prévision du retour de son mari et du festin qu'ils donneraient. Puis, elle dit à une cuisinière de lui préparer à elle et à son fils des châtaignes pour le dîner, car elle en avait vu qui s'amassaient sous le pied du grand châtaignier. Elle lui dit également que le lendemain matin elle et son fils partiraient très tôt, car elle comptait aller acheter une robe et de nouveaux habits pour ce dernier. La cuisinière obéit, prépara les châtaignes et les donna à sa maîtresse et à son fils pour le repas du soir.
Le lendemain matin, le serviteur eut la surprise de trouver deux gros et gras cochons dans la maison et se demanda comment ils avaient fait pour entrer. Ne trouvant pas sa maîtresse, il pensa qu'elle et son fils étaient déjà partis faire leurs achats et décida d'aller tout de suite faire la sale besogne d'abattre deux cochons. Les cochons qu'il avait trouvés dans la maison étaient les deux plus gras et il se fit un plaisir de leur faire payer leur incursion. Le soir même, Ilodore rentra à la maison avec ses convives. On lui apprit que sa femme et son fils n'étaient toujours pas rentrés depuis le matin. Ilodore se dit qu'ils devaient avoir décidé de passer du temps chez une amie de sa femme avant de revenir pour le festin. Il n'était pas question d'annuler le repas sous prétexte que sa femme serait peut-être en retard, les affaires avant tout. Le dîner commença, on servit les entrées, la soupe, puis le plat de résistance, un savoureux plat de porc et de saucisses...
Ilodore ne revit jamais sa femme et son fils. Il tomba malade quelque temps plus tard et mourut alors que tous les élevages de cochons de la région s'étaient redressés de la crise qui les avait frappés. ************************************ ÉPILOGUE
La vieille dame arrête son histoire là et quand vous levez le regard de votre assiette pour lui demander qu'est-ce que c'est que cette viande au si bon goût, vous vous apercevez qu'elle n'a pas les deux yeux de la même couleur... Un sourire étrange se dessine sur son visage et elle vous répond: Du porc!
FIN | |
| | | Hardryan
Nombre de messages : 1394 Localisation : Là Date d'inscription : 01/05/2007
| Sujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan Sam 6 Oct - 14:27 | |
| - Alwen et Hardryan a écrit:
- C'est comme un frisson sur ma peau
C'est comme un rêve bien trop beau Comme une douleur qui s'efface Un baiser dont je garde la trace
C’est comme la fin d’un long sommeil C’est comme de te voir au réveil Comme une chaleur qui m’enlace Une caresse pleine d'audace
C'est comme réapprendre à aimer C'est comme sourire et puis pleurer Comme un tout nouveau sentiment Qui nous envahit doucement
C’est comme à nouveau respirer C’est comme s’offrir et se donner Comme de se sentir bien vivant Un amour vrai, intense, puissant - Alwen et Hardryan a écrit:
- C'est comme un frisson sur ma peau
C’est comme la fin d’un long sommeil C'est comme un rêve bien trop beau C’est comme de te voir au réveil
C'est comme réapprendre à aimer C’est comme à nouveau respirer C'est comme sourire et puis pleurer C’est comme s’offrir et se donner
Comme une douleur qui s'efface Comme une chaleur qui m’enlace Comme un tout nouveau sentiment Comme de se sentir bien vivant
Un baiser dont je garde la trace Une caresse pleine d’audace Un amour vrai, intense, puissant Qui nous envahit doucement | |
| | | Hardryan
Nombre de messages : 1394 Localisation : Là Date d'inscription : 01/05/2007
| Sujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan Lun 19 Oct - 8:58 | |
| - Citation :
- Adieu de Hurle-la-Nuit
Trois quatre hivers dans la tanière Coule la vie comme la rivière Trois quatre automnes et des printemps L'été est beau mais n'dure qu'un temps
Dans sa chaumière la belle Bergère Entre deux toux flatte son toutou Fait fi des maux et des commères Sourit à tout même à son Loup
Mais le mal ronge se fait cloporte Si bien qu'elle songe et ferme sa porte Ne veut répondre à tous les chocs Mais le tic tac finit en toc
Sur le dos tombe Bergère Sur le cul tombe Loup-Gras N'avait pas vu venir c'coup là Sans prévenir passe à trépas
Dans le dénis plonge le nid Dans le démon plonge le non Par tous les Saints qui lui a pris Celle qui était toute sa vie
Hurle à la mort hurle à la nuit Dans tout le corps le mal sévit Temps en suspend, idée de corde Coeur et esprit sont en discorde
Tombe la pluie tombent les cordes Chagrin déferle comme des hordes Ravage tout ravage Loup Ravage tout ravage Nous
Déluge achève, le ciel à sec Déprime se lève, le coeur à sac Prend fin le rêve à deux, avec. Ainsi se joue le dernier acte.
Dernier repos, là on la porte Souffle la brise, le vent l'emporte Douceur de fraise, douceur de miel Brillera divine dans le soleil
Il la suivit sur son chemin, Pattes de velours bien qu’il soit gras, Dans sa mémoire elle serait là, Sur son souvenir veillerait Loup-Gras.
Dernière édition par Hardryan le Lun 11 Jan - 7:24, édité 1 fois | |
| | | Hardryan
Nombre de messages : 1394 Localisation : Là Date d'inscription : 01/05/2007
| Sujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan Jeu 26 Nov - 0:59 | |
| - Citation :
Sous le soleil dans le verger de Montélimar Un ver et son fils Avaient jugé le moment propice Pour prendre le temps de parler et s'asseoir
Le fils qui devait se marier Quelque part vers la fin de la mi-mai N'en était plus si sûr Car il avait rencontré un noyau dur
- Papa avec Germaine il y a un pépin. - Un pépin? Mais de quoi est-ce que tu causes? Le mariage est fin près, j'ai revu toutes les clauses! Tout est organisé il aura lieu sur la grappe de raisins.
- Je sais papa, mais là où ça se corse C'est qu'elle préfère l'écorce De ce pommier là-bas Tandis que je préfère celui-là.
- Oui, et alors? Une fois mariés le chef ce sera toi. Ta femme, c'est l'accord, Elle te suivra, elle le doit.
- Je sais, je lui ai dit Mais de mes paroles elle fait fi! Elle menace même, Et c'est aussi tout le problème, Que si je ne cède pas De ne pas me laisser dormir sur la feuille, De me laisser tout nu sur le seuil* Et ça même par nuit de grand froid!
- Oh papa, je ne veux pas comme toi avec mère Être jeté de la pomme, Pour en somme, Devenir un ver adule terre!
Le père ver se mit alors à grommeler Des leçons de cela il en avait tirées S'il en était arrivé là après tout C'est entre autres parce qu'il avait été mou!
- Mon fils, tiens ton bout. - Mais... - Pas de mais! Tiens ton bout!
- Fais ton trou! Soit un homme! Sinon de nuit comme de jour Pour demain et pour toujours Tu t'en prendras plein la pomme!
* (d'où l'expression nu comme un ver) | |
| | | Hardryan
Nombre de messages : 1394 Localisation : Là Date d'inscription : 01/05/2007
| Sujet: Re: Le vieux livre d'Hardryan Mar 5 Jan - 3:55 | |
| - Citation :
Bergère
Vous que j'aimai sous les grands houx, Aux soirs de bohème champêtre, Bergère, à la mode champêtre, De ces soirs vous souvenez-vous ? Vous étiez l'astre à ma fenêtre Et l'étoile d'or dans les houx.
Aux soirs de bohème champêtre Vous que j'aimai sous les grands houx, Bergère, à la mode champêtre, Où donc maintenant êtes-vous ? - Vous êtes l'ombre à ma fenêtre Et la tristesse dans les houx.
* Emile NELLIGAN (1879-1941) | |
| | | Hardryan
Nombre de messages : 1394 Localisation : Là Date d'inscription : 01/05/2007
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